Dimmubogir
Le jour se lève sur l’Islande, et, c’est dans la région autour du lac Myvatn, que nous décidons de passer la journée. Pas de chance pour nous, nous nous retrouvons cette fois-ci sous la pluie. C’est comme si le temps allait en se dégradant au fil de notre épopée islandaise. Nous commençons la journée en nous rendant sur le site de Dimmubogir, dont le nom signifie «châteaux sombres». Le nom du parc n’a pas été choisi au hasard, et pour cause. Constitué de colonnes de basalte noires, façonnées par la lave, ces champs recouvrent la région, l’imprégnant d’une aura presque d’outre-tombe. Lorsque nous arrivons nous remarquons de la glace sur les sentiers du parc. Nous décidons alors de sortir nos crampons afin de pouvoir circuler plus facilement. Et heureusement que nous les avions, car chaque pas sur ce sol glissant nous aurait valu des instants de stabilité précaire si nous ne nous en étions pas équipés. Nous déambulons sur les sentiers et sous la pluie qui nous colle à la peau. Des pancartes explicatives reprennent les hypothèses sur la formation de ces colonnes de lave, alors que d’autres rappellent les quelques histoires du folklore de la région. La pluie se fait intense et nous commençons à grelotter de froid. Nous retournons alors à la voiture, où, du parking, une magnifique vue d’ensemble sur le parc mais également sur la région, témoigne de la majestuosité islandaise.
Hverfjall, célèbre volcan du Myvatn
Nous nous réchauffons quelque peu et partons en direction du cratère Hverfjall (ou Hervfell) qui apparaissait parmi toute les activités que nous souhaitions faire dans la région. Malheureusement la route est boueuse à certains endroits et gelée à d’autres et nous ne pouvons aller jusqu’au bout de la route avec la voiture. Nous descendons et finissons à pied. Nous longeons le cratère, littéralement noir cendré. Il est finalement très impressionnant avec ses 1200 mètres de diamètre. Nous montons sa pente, légèrement glissante et arrivons au sommet qui offre un panorama imprenable sur les alentours et notamment sur les cratères de la région. Véritable source de dépaysement, la région de Myvatn, au sol noir poussiéreux, est un concentré de surprise. Nous oublions, le temps de quelques minutes, la pluie qui nous pèse depuis le début de la journée et partons prendre une pause déjeuner bien méritée.
Vogafjós
Nous prenons notre pause déjeuner non loin du cratère Hverfjall, dans un restaurant appelé Vogafjós. Vogafjós est en réalité une ferme qui propose le gîte et le couvert. La mozzarella est réalisée ici-même, à la ferme, les légumes y sont cultivés sur place et le pain est fait maison, bref, c’est une étape campagnarde, distinguée, aux saveurs locales. Ce restaurant, aux baies vitrées offrant vue sur les volcans, est le coup de coeur culinaire de notre aventure islandaise. Tous les ingrédients de base sont un délice et j’ai rarement mangé des aliments d’aussi grande qualité dans ma vie. Il est également possible de visiter le coin et notamment d’aller faire un petit coucou aux vaches et aux veaux. Vogafjós est donc une adresse fortement recommandée.
Le cratère Viti
C’est non loin du lac Myvatn, qui a donné son nom à la région, que le système volcanique de Krafla sévit. Toute cette zone est connue et reconnue pour ses propriétés géothermiques. C’est ainsi qu’il est possible de passer des journées entières sur les différents sites d’intérêts tellement la zone est riche naturellement. Nous avons choisi, pour combler le reste de notre journée, de passer autour de la centrale géothermique de Krafla afin de nous rentre au cratère Viti, à partir duquel il est possible de faire des randonnées. Ce dont nous ne nous doutions pas cependant est que la région du Krafla est en réalité plus en altitude que le lac Myvatn. Là où il pleuvait il se met alors à neiger, là où seulement quelques nappes de glaces recouvraient le sol, ce sont des monticules de neige qui dominent. Nous arrivons alors dans un décor surréel, avec fumerolles de la centrale qui montent vers le ciel et décor saupoudré de neige. Le paysage est littéralement lunéraire, voire même martien. Arrivés proche du cratère Viti la voiture semble pédaler dans la semoule (ou plutôt la neige) et, afin de ne pas l’embourber, nous trouvons un coin où nous garer, chaussons nos crampons et partons à l’assaut du cratère. Le cratère est réputé pour contenir une eau d’un beau bleu turquoise. Mais tout ce que ne trouvons n’est évidemment qu’une surface gelée sous laquelle un bleu laiteux tente de rajouter de la couleur au paysage.
Hverir
Nous finissons la journée en beauté dans un lieu haut en couleur : Hverir, un site hydrothermal d’où s’échappent fumerolles et mares de boue bouillonnantes, au pied de la montagne Námajfall. Ici, c’est la couleur rouge qui est la maitresse des lieux, mais également…une délicieuse odeur de souffre. Après s’être accoutumés à l’odeur nauséabonde nous profitons du moment. La pluie n’est plus qu’un lointain souvenir et, finalement, nous nous amusons beaucoup avec toutes les merveilles de Hverir. Fumerolles, mare grise qui boue, sources chaudes, solfarates et surtout terre rouge qui colle aux chaussures; il y a réellement de quoi passer le temps. Nous repartons, à la fin de la journée, comblés, vers Laugar, à une trentaine de minutes seulement de la région de Myvatn, afin d’y passer la nuit.